On va dire des gros mots !

« C’est bizarre si ma fille préfère jouer avec des véhicules qu’avec des poupées ? »

 » C’est bizarre si ma fille préfère jouer avec des véhicules qu’avec des poupées ? « 

Alors là, on touche un sujet important. Une vraie question bête pas bête ! Parce qu’elle renferme tellement de préjugés, de questionnements et de même tabous. Oui déjà chez les tous-petits.

Commençons par le commencement…

Pour moi le point de départ là c’est de comprendre d’ou vient cette question. Est ce que le parent trouve ça VRAIMENT bizarre ? Est-ce qu’on lui a transmis le fait que c’était bizarre ? Pour quelles raisons ? Qu’est ce que ça voudrait dire ? Et bizarre ça veut dire quoi ? Pas normal ? Mais pas normal ça veut dire quoi ? Bref vous voyez pleins de questions… 

Du coup, pour moi, la question principale c’est « Pourquoi est-ce qu’on genre les jouets ?! ». Je crois que c’est principalement parce qu’on pense fille ou garçon dès le départ et pas humain. Fille ou garçon ça enferme déjà dans des croyances, dans des possibilités ou des interdictions, ça limite. (Ça devrait pas, on est d’accord, mais chaque chose en son temps.) Alors que si on réfléchit humain. Enfant. En fait y’a plus d’enfermement… Et dans ce cas chacun ferait ce qui lui plaît plaît plait !  

Pierpoljak joue avec une poupée, il découvre, il manipule, il apprend… Marilouison bricole sur l’établi, elle découvre, elle manipule, elle apprend… Et en fait tout va bien dans le meilleur des mondes. L’intérêt pour tel ou tel ne vient pas du genre dans lequel on nait ou pas, l’intérêt vient de la curiosité et de la force de vie qui pousse à toujours apprendre de nouvelles choses. Et elles sont infinies ! 

Alors on dit quoi : Bizarre ou pas bizarre ? Grave ou Pas Grave ?

Eh bien la réponse est NON ! C’est ni bizarre, ni grave et, par pitié, n’empêchez à aucun enfant de jouer avec tel ou tel jouet ! C’est déjà tellement compliqué à l’âge adulte de lutter contre ce genre de préjugés alors protégeons les tout-petits de ces problèmes et laissons leur vivre leurs petites vies et grandir en paix. Ça participerait d’ailleurs surement à limiter la construction de ces fausses croyances. 

Eh oui la marche est longue pour que l’égalité hommes-femmes soit une réalité, tout en valorisant la richesse de leurs différences. Alors si on commençait déjà super tôt, peut-être que ça deviendrait plus facile. On aurait pas à déconstruire des pensées, des croyances pour espérer en créer de nouvelles. On commencerait à construire sur de bonnes bases. Chacun dans sa liberté d’agir, de croire, d’être, de vivre. Et si on multipliait les actions, les réflexions, ça pourrait aller encore plus vite, ou plutôt plus loin. C’est dès la petite enfance qu’il faut agir. Et se sortir de la tête qu’on devient un garçon ou une fille par rapport aux jeux avec lesquels on a joué.

Mais cette réflexion va beaucoup plus loin. En travaillant sur la question, je me suis replongée dans des écrits et articles que j’avais gardés de mes études d’EJE ou que j’ai trouvé plus récemment. Et la question est beaucoup plus vaste finalement puisqu’elle toucherait aussi la manière de parler des adultes aux enfants en fonction de leur sexe, les attentes, les attitudes, les compliments et les reproches. Tout est particulièrement genré dans notre manière de faire et c’est d’une influence certaine pour les enfants.

Les choses s’inscrivent presque naturellement en eux comme elles se sont inscrites en nous et nous transmettons sans même nous en rendre compte. Je vous invite à lire le Guide d’Observation des Comportements des Professionnel-le-s de la Petite Enfance envers les Filles et les Garçons de Véronique Ducret et Véronique Leroy qui est disponible juste ici. Il est riche de nombreuses observations faites dans différentes structures de la petite enfance et illustre très bien, sans culpabilisation, comment nous pouvons transmettre ces idées souvent sexistes sans nous en rendre compte.

C’est une manière de décrypter les comportements des adultes, mais aussi ceux des enfants, leurs relations entre pairs autour de la question du genre. Il est très intéressant, se lit facilement et apporte des outils de réflexion sur ses propres pratiques, mais qui permettent aussi d’agir réellement. C’est un premier pas vraiment riche si vous vous intéresser à cette question.

Le mot de la fin

La création de ce post m’a beaucoup questionné et finalement je réalise que je l’ai vraiment survolé et que la question doit être travaillé beaucoup plus en profondeur. J’ai eu plusieurs idées d’articles en lien avec cette question mais qui auraient des apports et des approches différentes. C’est vraiment un gros travail de recherche et de réflexions, parce que bien sur je n’invente rien. J’ai besoin d’appuis concrets, mais surtout c’est un sujet que l’on peut étirer presque à l’infini tant il y a de choses à comprendre, à remettre en question et sur lesquelles agir.

Quels sont les jeux genrés ou non genrés ? Comment on devient garçon ou fille ? La question de l’inhibition de la personnalité ?  Y’a t-il des choses innées et d’autres qui se construisent avec le temps ?

Je m’en vais travailler à tout ça, j’ai trouvé pas mal de choses entre articles, références, guide, dossier complet sur le sujet. Je ne manquerai pas, bien sur, de vous citer mes sources aussi parce que ça peut servir aux étudiant/e/s aussi sur certains sujets de mémoires ou que sais-je encore. N’hésitez pas vous aussi à me transmettre vos ressources c’est toujours enrichissant de pouvoir partager nos savoirs et nos apports théoriques, ou même vos expériences personnelles.

Je vous dis à très vite ! J’essaye de reprendre le rythme correctement mais c’est encore un peu fouilli… Mais je ne désespère pas, je vais y arriver !!

Prenez bien soin de vous la Marmaille !

 

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