Ma sélection de livres incontournables pour les petits
On se retrouve cette fois-ci pour que je vous présente une sélection de 8 ouvrages de littérature jeunesse qui comptent parmi les favoris des enfants. (Pourquoi 8 ? Parce que j’en avais choisi 10 mais mon article était bien trop long et mon esprit un peu psychorigide sur les bords avait besoin d’un chiffre pair…) Ils fournissent de nombreuses bibliothèques et doivent avoir été lus des 65458489411 fois. Certains réjouissent depuis des dizaines années, certains sont des petits nouveaux. Pour ma part, j’en connais déjà la plupart par cœur, tellement je les ai lu et relus. Et oui, tellement je les aime moi-même, parfois juste pour moi !
Plus qu’une liste de livres que vous pouvez vous procurer, j’essaye de vous orienter sur les intérêts de chacun. Aussi bien au niveau du graphisme, que de ce que révèle le texte ou ce que peuvent transmettre les illustrations. Vous inviter à lire entre les lignes et les images. Bien sûr parfois il n’y a pas vraiment à discuter longtemps, un imagier reste un imagier. Mais vous verrez que vous découvrirez des subtilités auxquelles vous allez devenir sensibles, comme moi avant vous ! (Et petit à petit tout votre budget shopping sera dédié à l’achat de livres jeunesse et votre temps à fouiller Vinted, à la recherche de la meilleure offre pour un ouvrage que vous voulez absolument… Je plaisante ! mais bon… pas loin quand même !)
Allez on commence ! Je vous préviens d’avance, je ne veux briser le cœur de personnes, mais il y aura des spoilers dans cet article.
Beaucoup de beaux bébés
Beaucoup de beaux bébés de David Ellwand aux éditions Pastel
C’est un livre de recueil de très belles photos de bébés en noir et blanc. On pourrait presque le qualifier d’imagier, mais il y a quand même du texte. Les phrases sont simples et présentent les bébés dans tous leurs états « bébé chevelu », « bébé tout nu » ou encore « bébé coquin »… Il y a une vraie possibilité d’identification pour l’enfant qui se retrouve dans la situation ou l’émotion représentée par l’image, et soutenue par le texte. D’autant plus avec la surprise du miroir à la dernière page qui l’inclut complétement dans le livre. Et qui apporte un élément de manipulation, d’humour et surtout d’interactions. Ce sera surement la page préférée de votre tout-petit !
Il est intéressant à utiliser avec les bébés car ils ont une bonne lisibilité des photos, qui ont en plus le mérite d’être en noir et blanc, donc tout à fait adaptée à leur vue. Les moins de 6 moins ont clairement une préférence évidente pour tout ce qui est contrasté et aussi pour le visage humain. Alors ce livre a clairement le combo parfait ! Les livres photos sont vraiment d’un intérêt particulier et comptent souvent parmi les favoris des enfants, je vous ferais un article dédié.
Pour les plus grands se sera plutôt le contexte des situations qui sera intéressant. Surtout que les photos laissent libre cours à interprétation. C’est un livre que j’utilise beaucoup pour discuter avec les enfants. Par exemple autour des émotions avec le bébé qui pleure : « Pourquoi il pleure ? Il s’est fait mal ? Est-il triste ? En colère ? De quoi il pourrait avoir besoin pour se sentir mieux ? » C’est vraiment un moment ou l’on peut parler très longuement de tout ce qu’ils peuvent observer et imaginer.
Et comme les enfants sont des grands egocentriques, qui ne pensent qu’à eux même (je rigoles pas, c’est vrai ! Mais c’est bien, il faut, on en parlera dans un prochain article !)… Ben forcément ils s’identifient et se mettent aussi à parler d’eux. Et je les y encourage toujours parce que c’est intéressant pour eux d’intérioriser, de comprendre avant tout ce qu’il se passe en eux, imaginer « comment ça fait ». Bien sûr je ne suis pas encore totalement sadique, alors je ne parle pas que des émotions négatives. On parle aussi de la joie parce qu’il y a « bébé content » ! D’ailleurs c’est un des autres aspects intéressants : la mise en contraire des images. Chaque photo est associée à son contraire : « bébé habillé » / « bébé tout nu », « bébé chauve » / « bébé chevelu », « bébé en voyage » / « bébé au repos ». Ce qui leur donne un contraste d’autant plus marqué.
Pour contenter vraiment tout le monde, vous pouvez le trouver en deux formats différents. Un grand format papier avec la couverture cartonnée, idéal pour la lecture, en particulier en groupe. Et il existe aussi un petit format aux pages cartonnées, tout à fait adapté aux petites mains, pour être manipulé à foison ! Il convient aussi largement pour la lecture mais a quand même le mérite d’être plus solide pour le mettre à disposition des petits.
Va t’en Grand Monstre Vert
Va t’en Grand Monstre Vert d’Ed Emberley aux Editions Kaléidoscope
C’est l’histoire d’un Monstre Vert (vous l’aurez deviné) qui apparait et disparait grâce à un ingénieux système de pages découpées.
L’intérêt principal va être de jouer avec la peur, joyeusement et surtout en étant acteur. On fait soi-même apparaitre puis disparaitre le monstre. Le texte appuie complétement l’illustration ce qui rajoute au fait de pouvoir « contrôler » le monstre, comme on peut essayer de contrôler sa peur. Et les enfants éprouvent un plaisir immense à crier « va t’en grand monstre vert » à la fin de l’histoire. Avec toujours la possibilité de le faire réapparaitre quand on le souhaite. Ca suggère vraiment l’idée que l’on peut apprivoiser la peur en jouant avec, en agissant dessus.
L’idée d’avoir des monstres enfermés dans les livres renforce aussi cette idée. On peut enfermer la peur quelque part, on peut maitriser la disparition progressive aussi de ce qui nous fait peur. Et du coup ça ne fait plus peur. Un monstre en entier fait peur. Mais si on le décompose : sans ses grandes dents, ses oreilles tordues et son long nez, il devient tout de suite beaucoup moins effrayant.
Ce livre a un intérêt évident pour la représentation des parties du visage. En effet le fait de faire apparaitre et disparaitre le visage partie par partie : yeux, cheveux, nez, bouche et dents… Permet de s’en représenter la composition et s’en représenter la complétude ou non. On peut d’ailleurs tout à fait imaginer des jeux tout simple à réaliser avec le visage sur monstre vert grand format qu’il faudrait assembler par exemple. C’est un bon support pour inventer pleins d’ateliers à faire en déclinaisons, j’essaierais de vous préparer une petite sélection d’idée à réaliser facilement.
Les couleurs et les graphismes sont intéressants. L’intérêt des forts contrastes, entre les couleurs franches et le fond noir, le rend intéressant à feuilleter pour les tout-petits, mais le côté « peur » peut-être un peu moins. D’autant qu’à manipuler, c’est un livre un peu fragile, de nombreux exemplaires ont déjà été confrontés à la délicatesse des mains enfantines. (Généralement, le nez est le premier à succomber et à être rescotché !). Je l’utilise donc avec des enfants à partir de 15 mois, mais cela reste comme toujours une indication. Certains n’y présenteront pas d’intérêt avant 3 ans, d’autres seront absorbés dès 1 an. Certains même jamais, même si c’est rare… C’est selon !
Il n’existe qu’en un seul format, plutôt grand, mais ravi les petits et grands depuis 1996, imaginez ! Par contre vous pouvez trouvez un petit nouveau depuis quelques années, plus adaptée aux moins de 15 mois pour le coup, mais toujours aux plus grands. Bonne nuit petit monstre vert, est donc venu tenir compagnie à son grand frère dans les bibliothèques. Mais je vous le présenterais en bonne et due forme dans un autre article !
Grosse Colère
Grosse Colère de Mireille d’Allancé aux Editions Ecole des Loisirs
C’est un des albums favoris des enfants depuis sa sortie ! Et pour cause. Il est extrêmement riche au niveau du texte et des illustrations, qui sont des outils de transmissions très adaptés à la compréhension des tout-petits. Complétement connectés à leurs émotions et leurs ressentis, ils se saisissent parfois mieux que nous des subtilités des images, du texte, de ce qui n’est pas dit aussi… Et mine de rien, ils comprennent très bien le côté subjectif des choses !
Bon celui-ci ne spoile rien dès le titre, il est question de l’histoire d’une Grosse Colère. Matérialisée sous la forme d’une Chose, d’une espèce de Monstre Rouge énorme. Alors il y a l’intérêt de parler de la colère, qui est une émotion que les enfants de tous âges rencontrent souvent, mais qu’ils n’arrivent pas toujours à contrôler. Et justement elle est imagée ici vraiment comme si elle nous met hors de nous. Et que c’est à ce moment là que c’est difficile de maitriser. C’est vraiment la représentation imagée de comment la colère peut nous dépasser, enfants comme adultes finalement. Le passage par différentes émotions : de la colère qui casse tout à je m’en veux en passant par le je suis triste en plus parce que c’était plus fort que moi, pour en arriver à l’apaisement. Et je trouve personnellement important que l’idée qu’on puisse réparer les dégâts que l’on a causés si l’on a pas réussi à les éviter, soit transmise ici. La réparation, le pardon, l’empathie, tout ça, vous voyez ?
Côté illustration ce sont les couleurs et la taille des personnages entre eux et de l’illustration en général qui sont importants. Le rouge omniprésent des moments de colère, la taille monumentale de la Chose. Qui finalement finit par tenir dans une petite boite au moment du retour au calme qui reprend des couleurs moins sanguinaires aussi.
Le texte reste très proche des ressentis des émotions, il donne la possibilité de différencier vraiment l’enfant de la colère. Si on prend la peine de prendre deux voix différentes à la lecture à voix haute encore plus !
L’idée d’enfermer la colère dans une petite boite peut être un super outil pour les enfants aux moments des tempêtes émotionnelles. Qui, au passage, ne sont pas des caprices ou des volontés pures et simples de vous rendre complétement dingues ! (Mais on y reviendra dans un article très vite !) Ce sont vraiment des moments ou les enfants se retrouvent complétement dépassés par leurs émotions et qu’ils se laissent emporter par un moyen de l’extérioriser. Qui socialement parlant peut ne pas convenir. C’est la que nous pouvons intervenir. Pas dans stopper les émotions, mais dans les accompagner. Trouver des moyens de les appréhender, les comprendre, les extérioriser, apprendre à les gérer. Alors le coup de la petite boite est vraiment pas mal, je ferais un tuto pour qu’on en fabrique une ensemble si ça vous dit !
Vous pouvez trouver cet ouvrage en deux formats : grand ou petit, selon vos préférences, mais le contenu reste strictement le même. C’est une histoire que je propose à partir de 15-18 mois en général. L’histoire est quand même un peu longue, même si les phrases sont courtes et précises. Et il y a des petites subtilités intéressantes selon moi à partir d’un certain âge et une bonne connaissance de l’objet livre et des temps d’histoires.
La Tétine de Nina
La Tétine de Nina de Christine Naumann-Villemin aux éditions Kaleidospcope
Dans cet ouvrage vous ferez la connaissance de Nina et de son credo : garder sa tétine partout, tout le temps et surtout pour toujours ! Sa maman désespère de l’entendre dire qu’elle la gardera au parc, à la piscine, à son travail, jusqu’au jour de son mariage.
Vous l’aurez compris on est clairement dans l’identification autour des émotions provoqués par cette fameuse tétine. Le besoin, le plaisir, la bagarre avec les adultes pour la retirer… Ca agace la maman, comme dans la vraie vie. (Je dis maman ici parce qu’il n’y a que maman représenté mais l’indentification se fait sur le parent, ou sur un autre adulte aussi) mais à Nina ça lui convient très bien finalement de garder sa tétine en toutes circonstances. Ca représente très bien ce que les enfants peuvent ressentir, d’être très à l’aise avec leur tétine tout le temps. Quand d’un autre côté on image, nous adultes que ça les gène et qu’on a en tête l’idée que les dents vont se déformer atrocement.
Enfin, ça ne pose pas de problème à Nina jusqu’au jour ou elle a besoin de la retirer pour se faire comprendre. Mais elle choisit de le faire elle-même. Elle sait que c’est ça qui l’a empêchée de se faire comprendre. Pas les mots qu’elle dit, puisqu’elle répète la même phrase plusieurs fois avec puis sans tétine. Sans vouloir vous voler la surprise du livre, Nina rencontre un Loup, qui va devenir son problème. Puisqu’il ne comprend pas ce qu’elle lui dit, comme sa maman peut le faire par exemple. Mais l’intérêt c’est qu’elle s’en rend compte par elle-même et qu’elle agit tout autant par elle-même.
Le plus empathie de cet ouvrage ça va être le don de la tétine au loup, qui selon Nina en a vraiment beaucoup plus besoin qu’elle. Ca lui permet de ne plus avoir du tout envie de manger Nina et de devenir tout à coup un gros doudou. Elle le fait toujours d’elle-même c’est une vrai preuve d’empathie de sa part. J’aime aussi beaucoup le fait qu’une fois rentrée à la maison sans sa tétine, c’est sa maman qui panique le plus de fait qu’elle ne l’a plus finalement. Alors que c’est elle qui avait le plus envie de ne plus voir cette tétine. Ce qui est très représentatif de cette vision de nous adultes qui n’en pouvons plus de voir ces tétines tout en la proposant systématiquement à chaque pleurs de l’enfant. (Qui encore une fois a un vrai besoin de succion, mais qui peut avoir aussi à certains moments seulement besoin d’attention et de bras sécurisants et rassurants)
Le plus rigolo de l’ouvrage, c’est vraiment le côté jeu avec les mots. D’abord avec la manière de parler comme Nina avec la tétine, c’est directement dans le texte alors vous n’avez pas grand chose à faire. A part en rajouter encore plus et le lire avant seul pour être sur de maitriser la diction, parce que les premières fois sont pas faciles-faciles. Et puis les enfants rigolent surtout au moment de la rencontre du loup, à entendre (et répéter surtout après) les « tu sens mauvais, t’es pas beau, laisse moi tranquille » que Nina lui réserve. Rassurez-vous les enfants comprennent très vite que l’on peut jouer avec les mots, qu’on ne les dit pas en toute circonstance non plus. Même si ça pourra leur échapper parfois pour créer des situations gênantes mais plus pour vous que pour lui généralement. Ne vous formalisez pas s’il à la découverte du livre, ils le répètent pendant quelques jours, riez-en et vous verrez ça va vite passer !
Le livre se décline en (au moins) deux formats, grand avec couverture cartonnée et petit format couverture papier rigide. Je le réserve aux plus de 18 mois parce que pour le coup l’histoire est vraiment longue et il faut accrocher à l’histoire. Et à la subtilité de la diction de l’adulte aussi. Même si ça a tendance à les interloquer au début de nous entendre parler n’importe comment. Et puis c’est déjà bien assez tôt pour entamer le sujet de retirer cette tétine qu’il chérisse.
Roule Galette
Roule Galette de Natha Caputo, illustré par Pierre Belvès aux Editions Flammarion
C’est un conte très classique qui existe depuis 1950. Il est intéressant parce qu’il se trouve entre le conte, le jeu et la comptine. C’est une histoire de tradition orale magnifiquement illustrée dans cet ouvrage.
C’est ce qu’on appelle un conte randonnée, parce qu’il a une structure répétitive jusqu’à la fin. Ce qui peut être redondant pour nous adultes, est très rassurant pour l’enfant car il anticipe d’autant plus sur l’histoire. Et cela donne un rythme entrainant à l’histoire. Encore plus quand il y a une petite comptine qui se répète aussi.
Tout au long du conte, on rencontre divers personnages de la forêt, à qui sont attribués des caractéristiques très subtiles. La grosse voix de l’ours, la toute petite du lapin et ses longues oreilles… Donc intérêt pour le vocabulaire des animaux et de leurs particularités.
Mais il y a pour l’enfant une identification certaine à la galette et à son enthousiasme pour aller découvrir le monde qui l’entoure. Et à son manque de méfiance par rapport aux ruses du malin renard, qui finit par l’avoir. Il y a une chute subtile sur le fait de ne pas faire trop confiance qui est très intéressante pour l’enfant. Elle arrive un peu subitement, ce qui crée la surprise, encore plus avec la chansonnette qui s’arrête tout aussi subitement. C’est toute la particularité d’un conte, de transmettre un message implicite, généralement mieux compris par les enfants, que les adultes. (Mais pour ne pas changer de discours, je vous proposerais un article dédié au conte !)
Vous pouvez trouver cet ouvrage sous plusieurs modèles mais mêmes formats il me semble. Il existe avec une couverture cartonnée et accompagnée de son cd. Ce qui ajoute une musicalité à l’histoire et vous offre une autre manière de présenter le livre. Mais il existe aussi sans CD (celui-là à une couverture souple) ce qui permet de s’approprier réellement la manière de le raconter. C’est à vous de choisir ! Je dirais qu’on peut l’utiliser à partir de 15-18 mois, parce qu’une fois de plus l’histoire est un peu longue. Et même avec le cd il y a bien 5 minutes d’écoute. Je pense que pour un seul ouvrage c’est un peu long pour un plus petit, mais je peux me tromper !
Petit Poisson Blanc
Petit Poisson Blanc de Guido Van Genechten aux éditions Petit Train
C’est une histoire très mignonne qui a un rapport évident au vécu du tout petit, à ses émotions du quotidien. On parle d’un petit poisson, qui a perdu sa maman et qui va partir à sa recherche à travers les fonds marins.
On retrouve la richesse du vocabulaire du monde marin : tous les animaux y passent la tortue, la baleine, l’étoile de mer et même le crabe. Donc on peut observer leur différences physiques, leur formes différentes, leur aspect… Mais on les différencie particulièrement par leur couleur. Ce qui donne un autre vocabulaire intéressant. Ainsi que visuel. C’est un livre aux illustrations très contrastées, le petit poisson évolue dans un environnement tout noir avec seulement quelques touches de couleurs franches.
Le texte apporte une vraie interaction puisque la plupart des phrases sont interrogatives. Du coup les enfants sont vraiment impliqués dans la recherche et répondent généralement avec beaucoup d’enthousiasme. Et leur côté empathique renforce cette implication qu’ils ont. Ils veulent retrouver la maman de petit poisson blanc au moins autant que lui.
Cet ouvrage est disponible en plusieurs formats. Un format carré cartonné adapté aux petites mains. Et un plus grand, couverture cartonnée mais page en papier classique plutôt réserver à la lecture. En tout cas au début. Il est tout à fait adaptée aux tout-tout-petits je trouve pour la manipulation au départ, grâce à ses illustrations contrastées et son format. Puis la lecture peut venir rapidement aussi autour des 8 mois, 1 an parce que le texte est simple et que l’histoire parle aux bébés. Et aux plus grands, c’est pour ça qu’il est utilisé jusqu’en maternelle pour approcher différentes notions grâce à une histoire qui a comme un lien émotionnel.
Bébés Chouettes
Bébés Chouettes de Patrick Benson, Martin Wadell et Isabel Finhenstaedt aux éditions Kaléidoscope
C’est un magnifique album qui fait partie de mes coups de cœur tant par ses illustrations, que par le texte. C’est une histoire que j’aime infiniment lire, mais ce n’est généralement pas le cas de nombreux adultes. Et pourtant c’est un coup de cœur des enfants aussi !
Pour l’adulte, l’ouvrage fait généralement peur, en tout cas il impressionne pour son côté sombre et un peu triste. Pourtant les illustrations sont lumineuses. Et le contraste a toujours un aspect intéressant pour la vue des enfants, vous vous souvenez ? Il faut dire qu’une fois de plus le sujet aussi n’est pas très gai, encore des bébés animaux qui ont perdu leur maman. (Décidément !) Il s’agit de trois bébés chouettes cette-fois ci et qui vont avoir une toute autre approche que notre héros du dessus !
Plus que de la perte de la maman (plus largement du parent), ce livre aborde réellement l’angoisse de séparation. Et à travers les 3 chouettes et leurs personnalités bien définies et différentes, on observe des réactions tout aussi différentes à celle-ci. Et on s’identifie d’autant mieux. D’autant qu’il peut nous arriver de passer de l’un à l’autre des états.
La répétition de la phrase « toutes les chouettes réfléchissent beaucoup » apporte un certain rythme à l’histoire mais fait aussi référence aux humains qui passent leur temps à réfléchir. Dès leur plus jeune âge. Ils se questionnent, font des suppositions, ils craignent ou espèrent, imaginent le pire ou le meilleur… Mais surtout, leur capacité à réfléchir leur permet de trouver des solutions. Et ici des solutions pour se rassurer. Pour se sentir en sécurité. C’est une richesse d’identification très forte pour le tout-petit.
Ce bel ouvrage ne se trouve qu’en un seul format il me semble. Grand format rectangulaire à la couverture cartonnée. Je l’utilise à partir de 15 mois parce que le texte est long (bon, je vais vous préparer un article spécial bébé parce que je me rends compte que j’ai sélectionné beaucoup d’ouvrages pour les plus grands !). Mais en terme de contraste au niveau des images, je pense que les illustrations sont adaptées bien plus tôt même avant 1 an.
C’est une histoire assez facile à adapter en marionnettes ou en théâtre d’histoires par exemple. (On essaiera de faire ça ensemble !)
Mon Bus
Mon bus de Byron Barton aux Editions Ecole des Loisirs
Comme les nombreux ouvrages de ce bon vieux Byron, Mon bus est un classique acclamé des tout-petits. Tous l’adorent depuis plusieurs années maintenant. Je ne le laisse même plus à disposition tant ils peuvent se battre pour l’avoir en main ! C’est un thème de prédilection pour les petits que celui des transports que voulez-vous ? Alors un livre dédié au bus, ma bonne dame vous pensez bien !
Et dans lequel on retrouve des chats et des chiens ! Que l’on compte en plus ! Alors là vous ne pouvez pas faire mieux ! Quoi que ? Si on parlait quand même du train, de l’avion et du bateau ?! Euuhh, ok mais ça fait pas un peu too much là quand même…? Mais non vous verrez ça va cartonner ! Et ben ils se sont pas trompés, en tout cas l’auteur s’est pas trompé. Ca cartonne !
Les illustrations sont ultras simples mais très lumineuses, colorées et contrastées. Les personnages et objets sont dessinés avec des traits simples mais avec tous les détails importants pour leur compréhension. C’est un peu un album « flower power » je trouve, comme tous les ouvrages de Byron Barton. Ils sont très colorés et respirent la gaité. Et rassemble généralement les thèmes de prédilection des tout-petits ! J’aurais pu vous en présenter un autre, mais pour ne rien vous cacher ce n’est pas mon favori, mais le seul disponible dans ma bibliothèque perso !
Bon un autre aspect intéressant, j’en ai parlé brièvement. C’est le fait de compter. Les animaux qui montent de descendent du bus. On s’en rend pas compte comme ça en lisant avec les enfants, mais pour eux c’est très visuel. Dès 2 ans et demi trois ans ils vont commencer à compter en même temps que vous lisez le nombre de chiens et de chats qu’ils voient. On exerce par la même occasion sa discrimination visuelle (pas pour devenir un futur facho hein !!! juste pour travailler les différenciations visuelles entre les animaux, la classification)
Cet ouvrage se trouve en plusieurs formats. Ou en tout cas il a été édité en formats différents, tout au long de sa déjà longue carrière. Toujours un grand et un plus petit plus facile à la manipulation des enfants, mais peut-être moins adapté si vous pratiquez la lecture plutôt en groupe dans une structure petite enfance par exemple. Vous pouvez aussi comme moi, préférez garnir votre bibliothèque perso ou celle de vos enfants de beaux livres en grand format pour profiter au maximum des illustrations. C’est toujours comme vous vouloir !!!
Le mot de la fin…
Comme je vous le disais en introduction, j’avais sélectionné deux ouvrages de plus… Mais l’article ayant déjà l’air d’un roman, je préfère m’arrêter à 8 et vous préparez un prochain article avec les deux petites surprises restantes. Je vous prépare aussi un article d’ouvrages spécial bébé parce que j’ai réalisé que je les avais un peu oublié ici. J’essaierais de condenser au maximum, pour y mettre les 10 mais bon… qui sait ce que vous réserve la bavarde Carmen ? Surprise-Surprise !
J’espère que ma première sélection vous aura plu ou donné des idées. J’en conviens, le format est un peu long mais c’était important pour moi de vous présenter les livres de littérature jeunesse un peu autrement. Comme lire un peu entre les lignes ! Alors j’espère que ça vous aura intéresser et que ça ne fut pas trop fastidieux d’arriver jusqu’à la fin. Pour me donner vos avis, vos réactions. Et surtout me dire quels sont vos classiques lus et relus à vous ?!
Je vous dis à très vite,
Prenez soin de vous
Carmen
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