On va dire des gros mots !

Le Bilinguisme et le Plurilinguisme Précoce

Le Bilinguisme et le Plurilinguisme Précoce

Salut, Hello, Hola la Marmaille !! Que tal ? Comment ça va bien en cette semaine.

Le 21 Février avait lieu la Journée Internationale de la Langue Maternelle. Oui, vous le savez, j’aime vous proposer des articles en lien avec les événements du moment. Ça me permet d’organiser mes idées et donner du sens à ce que je vous partage. (Oui, je suis pas mal en retard sur la date du coup… Mais mieux vaut tard que jamais !)

On aborde donc cette semaine une question qui touche de plus en plus d’enfants à travers le monde : le bilinguisme ou plurilinguisme précoce.  Nombreux sont les enfants issus de familles mixtes ou l’on parle plusieurs langues ou qui voyagent et grandissent dans des pays différents d’année en année. La langue parlée à la maison est parfois différente de celle du pays ou vit la famille et beaucoup de questions autour des capacités linguistiques des tout-petits émergent. 

Est-ce qu’ils vont bien comprendre ? Est-ce qu’ils ne risquent pas de tout mélanger et d’avoir des difficultés à comprendre et à restituer ? Est-ce que ça les aides pour apprendre d’autres langues plus tard ? 

On va essayer de décortiquer un peu tout ça ensemble et aborder toutes les questions qui entourent cette richesse langagière et culturelle, pour les enfants, pour les familles mais aussi pour les professionnels.

Le développement du langage du tout-petit

Pour démarrer je pense qu’il est primordial de revenir la façon dont l’enfant aborde le langage. Comment le tout-petit apprend une langue, juste en la vivant. Pour ensuite comprendre comment il aborde le bilinguisme et multilinguisme. C’est une question très importante quand on sait qu’aujourd’hui en France c’est pas moins de 400 langues que l’on peut retrouver sur tout le territoire et de plus en plus d’enfants grandissent au contact de plusieurs langues.

Comprenons déjà comment le tout-petit aborde le langage.

L’ouïe du tout-petit se développe dès la 26ème semaine de la vie intra-utérine. Et durant les quelques mois qui suivront sa naissance, il aura la capacité de différencier toutes les sonorités des langues. Tous les bébés naissent avec une sorte d’oreille absolue, qui se spécialise ensuite selon les sonorités qu’il a l’habitude d’entendre par son entourage.

Ses compétences linguistiques ne s’arrêtent pas là ! Elles vont jusqu’à la production : dès ses premiers bâillements, il produit des sons indépendamment de ceux qu’il a déjà pu entendre. Lors des premiers mois il n’est pas encore dans la reproduction ou l’imitation de ce qu’il entend, cela va se faire petit à petit. Il affinera rapidement ses lallations pour reproduire les sonorités dont il a besoin pour se faire comprendre et qui lui sont vraiment utiles. Les réactions de son entourage l’encourage énormément dans cette démarche.

En effet la particularité du langage des adultes adressé aux tout-petits, tant au niveau du rythme que de la prosodie ou de l’intonation favorisent énormément ses compétences linguistiques. Il y a une transmission émotionnelle très importante dans le langage adulte-enfant, qui permet à ce dernier de s’emparer du langage avec une facilité déconcertante. Quel adulte serait capable de se saisir d’une langue simplement en l’entendant régulièrement ?! Tout autant que cela l’influencera dans son développement, il associera les langues « vécues » à des émotions positives ou négatives, à des relations particulières.

C’est pourquoi on parle de langue maternelle, paternelle, de la langue du pays d’origine ou de la langue du jeu. Et là on entre dans le pur et dur du plurilinguisme. Ou, le fait, pour un tout-petit, d’apprendre à maîtriser deux ou plusieurs langues, celles qu’il entend au quotidien dans son environnement.

Le Bilinguisme et le Plurilinguisme

Un enfant dont les parent ne lui parlent qu’en anglais dans un pays francophone pour faire différents choix d’utilisation de langues en fonction du contexte. Parler en français avec ses copains de jeu ou ses frères et soeurs, en anglais avec ses parents. Il maitrise deux langues, qu’il a associé à différents moments et différentes personnes avec qui les partager. C’est une capacité étonnante et parfois déconcertante pour les adultes pour qui l’exercice s’avère plus compliqué. On a tendance à penser dans une langue et faire la traduction.

C’est une véritable chance de pouvoir s’approprier différentes langues pour un tout-petit à condition que cela ne le mette pas en difficulté pour l’apprentissage de l’une ou l’autre. C’est Lambert, un chercheur canadien, qui en 1974 parlera de bilinguisme additif ou soustractif pour déterminer si cette situation de plurilinguisme est vécue par le tout-petit comme un bénéfice ou non. L’analyse est assez simple : s’il progresse dans chaque langue mais aussi dans ses capacités cognitives ou si cela a tendance à le mettre en difficulté. Cela est directement lié à la valeur attribuée par l’environnement à la langue parlée. Les deux langues sont elles reconnues au même niveau, a t-il accès aux différentes langues assez régulièrement, quelles émotions et informations lui sont transmises par telle ou telle langue. Si l’une n’est utilisée que pour le réprimander il va avoir du mal à se l’approprier positivement.

Aujourd’hui beaucoup d’adultes ont en tête que le plurilinguisme complique trop l’apprentissage, qu’il le retarderait aussi. Mais ils oublient qu’il permet aussi une première approche de l’altérité, d’une autre façon de comprendre et donc de dire les choses. Chaque langue exprime une vision différente du monde et ouvre à l’autre et à sa pensée.
Comme beaucoup ont le souhait de transmettre une langue, souvent l’anglais, dans un contexte de performance ou d’ouverture des chances pour l’avenir. Mais sans y mettre d’émotionnel, d’historique familial ou personnel, c’est très difficilement compréhensible pour l’enfant et donc pas, peu ou mal investi.

En tant que professionnelle c’est une situation que j’ai déjà rencontré et j’ai toujours trouvé cette expérience très enrichissante. Accueillir un enfant qui ne parle pas du tout le français ça peut être très impressionnant parce qu’on se dit qu’on va pas du tout se comprendre, dans un sens comme dans l’autre. Mais les enfants font à chaque fois preuve d’une capacité d’adaptation déconcertante ! Je l’ai toujours pris de façon à m’enrichir de quelques mots étrangers aussi, j’ai appris quelques mots en tamoul, en croate, baragouiner avec ce que je connais d’anglais. Le plus facile pour moi a été d’accueillir des enfants qui parlent l’espagnol parce que je le maîtrise assez bien. Mais c’est souvent avec les familles que cela s’avère plus compliqué, parce qu’il faut plus de temps aux adultes pour se familiariser avec une langue et qu’en tant que professionnel/le on essaye de transmettre le résumé de la journée correctement par exemple, être sur que les infos passent bien d’un côté comme de l’autre. Pour cela, les cahiers de transmissions peuvent être des outils supers,

Je terminerais ce paragraphe avec cette citation de Mandela que je trouve aussi vraie que poétique.

« Si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, cela lui monte à la tête. Si vous lui parler dans sa langue, cela lui va au coeur. »

Le mot de la fin

Enfin, si vous avez envie d’aller plus loin sur ce sujet, je vous partage un super site qui promeut le vivre-ensemble à travers les langues. Vous y trouverez pleins de ressources très utiles sur le sujet : des articles, des outils à imprimer, des partages d’idées d’ateliers, des formations… Mais aussi tous les événements et les projets de l’association qui passera peut-être près de chez vous. 

Rendez-vous juste ici ! 

J’espère que cet article vous aura plus, qu’il vous aura donné des clefs si vous-même êtes dans cette situation ou que vous accompagnez des enfants plurilingues.

Qui est bilingue précoce ? Quelle langue parlez-vous ? Partagez-moi tout ça ! N’hésitez pas aussi à me partager vos infos sur le sujet pour enrichir encore plus l’article. 

Quand à moi je vous dis à très vite !

Carmen

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