Le Rôle du Jeu dans le Développement de l’Enfant
Aujourd’hui je vous propose de commencer à décrypter ensemble ce que représente le jeu, l’action de jouer pour l’enfant. Et surtout pourquoi il est essentiel de lui permettre à chaque instant tant c’est tout ce qui importe pour lui. Et pas du tout parce qu’il succombe à ses lubies flemmardes et futiles en ne pensant qu’à s’amuser ! Mais parce que c’est sa manière de s’approprier le monde.
Alors attention ça va jaser dans les chaumières, je vais surement briser quelques préjugés dans cet article ! Ce sera le premier d’une petite série, parce qu’il y a tant à dire !
Prêts ?
C’est parti !
Amusons-nous donc un peu avec le Jeu !
Jeu : Activité d’ordre physique ou mental, non imposée, ne visant à aucune fin utilitaire, et à laquelle on s’adonne pour se divertir, en tirer un plaisir : participer à un jeu – Larousse
Activité physique ou mentale dont le but essentiel est le plaisir qu’elle procure – Le Robert
Jouer : Se divertir, en pratiquant un jeu, s’amuser en utilisant tel jouet, tel objet, tel activité – Larousse
Se livrer au jeu, s’amuser – Le Robert
Jouet : Objet conçu pour amuser un enfant – Larousse
Objets dont les enfants se servent pour jouer – Le Robert
Bon d’accord, mais si le jeu était quand même encore un peu trop sous côté quand même ? Et l’amusement aussi d’ailleurs ?! Est-ce que trop d’enfants n’entendent pas encore les fameux « mais t’as pas fini de jouer un peu » ? Et du coup est-ce que trop d’adultes n’ont pas encore saisi l’importance du jeu ? Même si bien sur les notions de « L’Education Nouvelle » depuis le début du XXème siècle ont permis de remettre dessus une lumière plus positive.
Finalement si on reprenait un peu tout ça, pour faire la chasse aux mauvaises connotations. Et se baser sur ce que ça procure réellement à l’enfant. Parce que lorsqu’on y réfléchit bien, il y a vraiment toute une notion de futilité qui persiste autour du jeu et qui le rend, aux yeux des adultes, plus une perte de temps qu’autre chose.
Les définitions du dessus et les expressions françaises montrent aussi cet aspect là ainsi que celui de facilité d’ailleurs : « C’était vraiment un jeu d’enfant ! » Et alors là ! Entre futilité et simplicité, on est au summum de la fainéantise aux yeux des adultes qui eux ont tant de choses à faire, et qui ne comptent pas parmi leur source de plaisir : le boulot, les courses, le ménage, les lessives, les repas, la poubelle, ranger, plier, repasser et tout recommencer… Alors forcément y’a un manque de compréhension et d’empathie qui provoque fatalement un énervement digne d’un tsunami, et ceux des deux côtés !
Parents incompris de leur fatigue, du fait qu’ils sont pressés, de leur besoin d’être écouté et entendu, de leur besoin de la collaboration de leur enfant… Enfants incompris de leur incapacité à résister à l’appel du jeu, de leur curiosité naturelle, de leur besoin de s’y adonner dès qu’ils le peuvent. Bref c’est un peu la loose quoi… Alors que si on change complétement son regard sur le jeu à la base. Et sur les bénéfices que c’est pour l’enfant d’y passer des heures entières. Ben ça change tout !
Et même pas besoin de baguette magique, ni de potions, ni bave d’escargot, jus de chaussettes ou poussière féérique. Juste en comprendre la valeur, grâce à quelques petites infos !
Et valorisons son importance !
C’est vraiment à travers le jeu, dès ses premières semaines, que l’enfant va construire toute sa compréhension du monde qui l’entoure. Mais aussi qu’il va apprendre de lui-même, de sa personne (et même qu’il en est une à part entière). Et les deux informations vont se combiner à mesure qu’il prendre conscience qu’il peut agir sur le monde, et petit à petit comprendre les conséquences de ses actions pour les provoquer ou les éviter. Les temps de jeu pour l’enfant sont riches d’énormément d’informations.
En jouant avec ses mains il prend conscience de leurs mouvements, puis qu’ils sont accrochés à des bras qui sont eux aussi en mouvement et qu’il peut agir dessus volontairement en jouant de ses reflexes, de ses sensations. Et il fait cela avec absolument tout ce à quoi il à accès. Lui-même d’abord, sans en avoir vraiment conscience au départ, puis tout ce qu’il peut trouver autour de lui qui suscite son intérêt.
Il se met en jeu autant qu’il joue avec des objets finalement. On peut même dire qu’il expérimente, comme un scientifique il émet des hypothèses et va faire des centaines d’expériences répétées pour les confirmer, les infirmer et surtout en formuler de nouvelles. C’est la force de créativité et de curiosité des enfants qui leur donnent toujours ce tourbillon d’idées et de choses à faire.
Pouvoir s’adonner librement à ses activités de jeu, va réellement permettre tous les apprentissages de l’enfant et surtout les consolider. Et tous les pédagogues sont d’accord avec cette idée. Chacun avec sa définition précise, chacun avec des nuances bien sûr, mais avec la même idée qu’il est absolument essentiel au développement de l’enfant. Que c’est même la base de tout. Et dans leurs esprits la plupart du temps la notion de jeu ne s’oppose pas à la notion de travail, comme c’est souvent le cas dans les esprits adultes (A qui on aurait trop répéter qu’ils perdaient leur temps à jouer étant petit ?)
Tous y lient aussi la notion de plaisir, de satisfaction d’un besoin de réalisation de soi aussi. Et aussi d’intérêt personnel et vraiment motivé par des envies propres de l’enfant qui reflèteraient vraiment ses potentiels à lui. C’est hyper important de s’arrêter la dessus parce que ça remet encore plus en question l’image que l’on a du jeu. Il y a autant de manière de jouer que d’enfants, que d’humains même, parce qu’il n’est pas réservé aux enfants de jouer tiens ! Et y a une vraie notion de construction d’identité et de développement personnel qui s’ajoute et d’autonomie aussi.
Le jeu de mot de la fin !
Alors on continue de s’attendrir devant son enfant qui joue, pleinement dans son élément, tout à son activité, concentré avec toute la joie que ça lui procure. Et on se rappelle que c’est ce kif là qui va amener l’expérimentation de notions, leur apprentissage et leur inscription dans sa mémoire. Jouer est absolument essentiel pour l’enfant. C’est indispensable à son développement psychomoteur harmonieux. « C’est Vital ! » appuie même Catherine Gueguen, pédiatre spécialisée dans le soutien à la parentalité.
Quelle mission importante qu’a l’enfant de jouer des heures durant, pour se conquérir lui et le monde qui l’entoure.
Observer, toucher, caresser, tourner, taper, verser, vider, remplir, cogner, assembler, transvaser, empiler, faire tomber ou rouler, construire, détruire, aplatir, déchirer, manipuler, transporter, soulever, entasser, enfiler, traverser, se baisser, se relever, pousser, porter, malaxer, se déplacer, ramper, glisser, marcher, courir, sauter, ramper, imaginer, faire semblant, créer… Tout ça, c’est quand même par rien !! Et c’est une prise de confiance énorme en soi et en ses capacités !
Et quand il y a jeu, intérêt, autonomie, liberté, soutien, rires, paillettes et cotillons… Alors il y aura répétitions, beaucoup de répétitions. Beaucoup, beaucoup, beaucoup, de répétitions. Oui, pour chaque jeu. Presque. Pas tous autant, pas tous pareil. Mais tous.
653 fois mettre la balle dans une boite, 1126 escalader le canapé, 327 lire le même livre, 56 heures sur la construction d’un train et l’animation du jeu de rôle, 3345 fois monter sur le muret devant chez mamie, 34 fois tirer la queue du chat…
Alors patience, et continuez de vous émerveiller !
Je pense que nous avons bien introduit cette petite série d’articles que je vous prépare sur le jeu. Dans les prochains je vous parlerais plus précisément de la notion de plaisir mais aussi de l’objet jouet. Si vous avez des questions qui vous viennent, c’est le moment de me les partager en commentaires pour que je puisse essayer d’y répondre dans les prochains épisodes !
Partagez moi aussi les plus beaux souvenirs que vous ayez de vos jeux d’enfants et ceux que vous avez observé de vos enfants et qui vous ont touché ou bien fait rire !
Mon père vous citerait mes heures passées à faire du « sable doux » pour sur !
Bon, allez jouer maintenant !
On se retrouve très vite !